Vincent Matheron, le Bowl de Marseille dans le sang

Publiée le mer 28/02/2024 - 13:19 / mis à jour le sam 23/03/2024 - 05:53

Trois ans après sa première Olympiade au Japon, le skateur vise une nouvelle participation aux Jeux cet été, avec Paris 2024 en ligne de mire. Une échéance qu’il prépare notamment au bowl de Marseille, le mythique spot du Prado où il a ses habitudes depuis minot. Portrait d’un pur produit du skate marseillais.

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Vincent Matheron

L'enfant du Pays

Prise de vitesse. Courbes parfaites. Tricks aériens ou tout en glisse. Il enchaîne. Et il peaufine. À 25 ans - il soufflera sa 26ième bougie en mai prochain, Vincent Matheron rattrape le temps perdu après une blessure l’ayant éloigné de son « sport-passion » depuis septembre : « j’ai repris il y a quelques semaines, ça fait du bien ». Discipline à risque oblige, les pépins physiques font partie de la vie d’un skateur.

Et le Joker - son surnom sur les planches, ne déroge pas à la règle. Ligaments croisés, scaphoïde, épaule, malléole : le « palmarès » est aussi solide que le mental de celui qui a grandi au Bois Luzy.

C’est dans ce quartier du 12e arrondissement de Marseille que Vincent Matheron est monté pour la première fois sur une planche à roulette. Il n’a alors que 4 ans (!) et s’inscrit dans la lignée d’une tradition familiale que son petit frère Nathan, qui vient d’intégrer l’équipe de France de skate, perpétue encore aujourd’hui.

Ses premiers mentors ? Son père et son oncle, avec qui il découvrira aussi le surf. « Ils ont toujours été à fond sur les sports extrêmes et ce sont eux qui m’ont transmis la fibre. Ce que j’ai très vite compris et « kiffé » avec le skate, au-delà de l’amusement permanent et de l’adrénaline, c’est le fait de pouvoir être libre et indépendant. Tu descends, tu tentes un truc, tu tombes, tu recommences et tu progresses.

"Quand tu es minot, c’est comme faire du tobogan." En grandissant, le jeune homme se voit happé par un lifestyle qu’il décrit aujourd’hui comme « un paradis ». Un mode de vie dont le royaume se trouve en Californie, où il multiplie les allers-retours avant de se poser plus longuement, en 2019. Là-bas, il skate avec des légendes comme Tony Hawk, Tony Trujillo ou encore Chris Gregson, aux côtés desquels il apprend notamment à devenir « plus puissant et plus aérien. J’y ai aussi découvert l’histoire de mon sport, là où il est né et représente une véritable culture ».

Je dors skate, je mange skate, je vis skate. Ce lifestyle, franchement, c'est le paradis !

Le spot de toute une vie

Lorsqu’il n’est pas aux États-Unis ou en compétition, Vincent Matheron revient toujours aux sources et travaille ses gammes au Bowl de Marseille, dont il connaît la moindre ligne sur le bout des roulettes.

C’est d’ailleurs assez naturellement qu’il s’est installé en colocation avec un ami à quelques encablures de son « grand amour. C’est un spot qui a ses défauts mais moi, j’y ai grandi et j’ai toujours adoré skater ici. Quand j’étais au lycée Marseilleveyre, j’y venais le matin avant les cours, à la pause déjeuner, puis en fin de journée. Aujourd’hui encore, j’arrive à trouver des trajectoires différentes ».

Tenter des choses que les autres n’entrevoient même pas, voilà la marque de fabrique du capitaine de l’équipe de France de skate aux Jeux Olympiques de Tokyo, où il s’était hissé à la septième place en Park (la discipline qui mêle bowl et courbes variées). Lors de l’édition parisienne, il pourrait de nouveau faire parler sa créativité : « mon objectif, c’est déjà de me qualifier, donc on va essayer d’en être et après, on verra… ».

Le soleil descend sur la mer, le ciel rosit, et la session du jour touche à sa fin, avec toujours autant de grâce et de fluidité. Le temps de saluer une relève qui le regarde avec les mêmes yeux écarquillés que lui quand il observait « les grands » il y a une quinzaine d’années, un petit détour sur le trottoir d’en face pour discuter des dernières tendances chez Xoxo (LE skateshop iconique de la ville), et rideau ! Au programme du soir ? Probablement le visionnage de vidéos… de skate. Et demain ? « Bah, je serai sans doute encore là, au Bowl. Hé oui : je dors, mange et vis skate ! ». Un lifestyle, on vous dit…

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